Éric Robert est un massothérapeute qui travaille à son compte, marié et père de deux enfants. C’est à l’âge de 37 ans qu’il a été victime de son premier AVC – sur trois – en décembre 2009. À l’époque, sa femme était enceinte de leur premier enfant. Le premier AVC a été le pire des trois et son rétablissement, le plus long. Le deuxième AVC est survenu en décembre 2015. Cette fois-là, l’autre côté de son cerveau a été atteint, et son rétablissement a été plus rapide. Le troisième AVC, en novembre 2019, touche son tronc cérébral et donne lieu à un diagnostic de dissection de l’artère vertébrale. Remarquablement, ses symptômes – étourdissements, perte d’équilibre et vomissements – ne correspondaient pas à ceux décrits par l’acronyme VITE.

Dans tous les trois cas, Éric est retourné à la maison après avoir obtenu son congé de l’hôpital. À la suite du premier AVC, il a éprouvé des pertes de mémoire à court terme ainsi que des problèmes d’élocution et de lecture. Il a donc suivi une thérapie orthophonique en consultation externe et a joué à Big Brain Academy sur la console Wii de Nintendo pour l’aider dans sa réadaptation. À la suite des deux autres AVC, il n’a pas eu besoin de services de réadaptation une fois sorti de l’hôpital. Chaque fois, il est retourné au travail dans l’espace de trois mois.

Comment les AVC ont-ils changé ses habitudes?

Les AVC ont changé sa perspective de vie. Il profite désormais du moment présent et ne planifie plus des années à l’avance. Il compose aussi différemment avec le stress. Selon Éric, il était auparavant très décontracté. Aujourd’hui, il est plus anxieux et n’a plus autant d’énergie. Par exemple, avant les AVC, il aimait beaucoup faire du conditionnement physique et jouer au hockey. Maintenant, le manque d’énergie l’empêche de faire autant d’exercice, ce qui présente un défi. Il doit aussi se rappeler de ralentir la cadence et de se reposer même s’il souhaiterait en faire plus.

Que pense-t-il avoir accompli dans son cheminement après les AVC?

Apprendre à gérer sa peur et son anxiété représente une grande réalisation pour Éric. Après son premier AVC, dont les répercussions étaient les pires, il a vécu des jours extrêmement difficiles et remplis de peur. Pourtant, il a réussi à surmonter ces difficultés pour aller de l’avant. Il a pu reprendre une vie productive et a élargi son entreprise, ce qui le rend très fier.

Qu’aurait-il fait différemment?

Éric aurait demandé de l’aide plus tôt pour discuter de ses sentiments et de ses changements d’humeur. Il se serait tourné vers une personne qui connaît la fatigue afin qu’il puisse se sentir compris et recevoir des conseils. Il reconnait désormais qu’« il faut essayer de comprendre ce qui se passe dans le cerveau et le corps pendant le processus de rétablissement ». Accroître ses connaissances sur les AVC et le rétablissement l’a aidé dans ce processus.

Maintenant qu’il a survécu à trois AVC, voit-il la vie autrement?

Éric vit désormais au jour le jour. Il estime qu’il est important d’être heureux, car la vie est beaucoup plus facile ainsi. Il croit que « chacun crée son propre bonheur ». Il reconnait aussi la nécessité de ralentir et d’économiser son énergie dans la mesure du possible.

Peut-il offrir trois conseils à une personne qui vient d’avoir un AVC?

1) Votre rétablissement peut durer des années, alors soyez patient. Ne vous en faites pas si vous vous sentez mal aujourd’hui. Demain ira mieux.
2) Accordez-vous du temps pour reprendre votre vie « normale ».
3) Prenez soin de vous. Quel est son principal message sur son expérience de l’AVC? Il conseillerait aux professionnels de la santé d’être à l’écoute du patient et de traiter chacun individuellement.
 

Eric Robert Picture

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